LA SECURITE ROUTIERE EN 2012
Etat des lieux
Plus de 17 000 personnes ont été tuées sur les routes en 1972. Depuis, ce nombre a été divisé par quatre alors que la circulation a été multipliée par trois. Malgré les progrès obtenus depuis 1973, l’accident de la route demeure la première cause évitable de mort des jeunes adultes et par accident du travail.Alors que les progrès obtenus par des actions sur les véhicules et les infrastructures sont réguliers et s’observent sur le long terme, les décisions politiques modifiant les conditions de circulation et l’application des règles peuvent permettre des progrès très importants dans des délais courts. Trente ans après le succès exceptionnel des décisions de 1973 (port obligatoire de la ceinture de sécurité et limitation de la vitesse sur tous les réseaux), une rupture favorable dans l’évolution de la mortalité s’est produite à la fin de l’année 2002. Plusieurs décisions ont contribué à mieux faire respecter les limitations de vitesse (fin des indulgences, tolérance limitée à 5% au-delà de la vitesse autorisée, radars automatiques), l’ensemble donnant toute sa puissance au dispositif du permis à points.
Rappel de l’évolution de la mortalité depuis 1997
Pour mettre en évidence l’évolution des résultats dans leur contexte politique, il est commode d’utiliser le bilan des douze derniers mois (notion de valeur glissante). Par convention, une mortalité de 8 368 tués en mai 1997 signifie que ce nombre de victimes a été observé entre le 1er juin 1996 et le 31 mai 1997.
- Pendant la législature 1997/2002, la réduction de la mortalité a été seulement de - 2,2% de mai 1997 à mai 2002.
- Pendant la législature 2002/2007, la politique initiée au cours du second semestre 2002 a provoqué un effondrement spectaculaire de 42,8% de la mortalité de mai 2002 à mai 2007.
- De mai 2007 à décembre 2011 la mortalité s’est abaissée de 17,1%.
L’année 2011 n’a pas montré d’évolution par rapport à 2010. (22 tués en
moins).
Nous sommes à la fin d’un cycle de progrès. Les succès de la présidence et de la législature 2002/2007 ne peuvent plus être utilisés début 2012 comme un témoignage de la volonté d’agir de l’exécutif : l’objectif 3 000 tués en 2012 est devenu inaccessible. Chaque candidat doit définir le nouveau chapitre qu’il envisage d’écrire pour réduire ce facteur majeur de drames évitables.
Il ne faut pas réduire le problème aux comportements individuels des usagers. Il faut considérer la violence routière comme l’une des formes d’inaptitude à organiser une société solidaire où l’on respecte la vie des autres. Comme dans les autres domaines ciblés par notre groupe, la soumission à des intérêts à la fois industriels, financiers et personnels, est évidente et nous devons être capables de contrôler ces dérives. Quand un pays a dans son code de la route une phrase indiquant que les véhicules doivent être conçus pour assurer la sécurité de tous les usagers et que ses autorités délivrent une carte grise à des modèles capables de rouler à plus de 200 km/h alors que la vitesse maximale autorisée sur nos routes est de 130 km/h, il perd toute cohérence dans la gestion d’un risque majeur.
Nous posons trois questions aux candidats
- Abaisserez-vous de 10 km/h la vitesse maximale sur toutes les voies hors agglomération ?
- Mettrez-vous en oeuvre les nouvelles technologies capables de réduire
l’accidentalité et interdirez-vous celles qui l’accroissent ?
Mise en œuvre du LAVIA (Limiteur s'Adaptant à la VItesse Autorisée) et des enregistreurs d'événements (boîtes noires),
Interdiction totale des avertisseurs de radars et de toutes les formes de téléphonie en conduisant. - Créerez-vous une expertise obligatoire et indépendante des
infrastructures routières ?