Le marketing des laboratoires pharmaceutiques,
une pratique
solidement implantée ou l'impossible réforme ?
La consommation des médicaments, vertigineuse en France, est en partie
la conséquence des pratiques promotionnelles de l’industrie
pharmaceutique, implantées de longue date dans notre pays et associant :
publicité dans les revues médicales; démarchages commerciaux auprès des
médecins prescripteurs (communément appelée « visite médicale »);
financement de congrès, de "formations" ainsi que de sociétés savantes.
Cette promotion, pratiquée pour favoriser l’intérêt de firmes privées,
est de plus à l’origine de prescriptions inadaptées.
Le groupe, constitué de 9 acteurs du monde de la santé a ainsi posé deux
questions aux candidats à l’élection présidentielle, concernant deux
mesures visant à réduire drastiquement l’impact de ces pratiques
commerciales :
- Interdirez-vous toute publicité pour les médicaments ?
- Interdirez-vous la promotion des médicaments auprès des médecins par des
personnels salariés par ceux qui les produisent ou les commercialisent (i.e
la « visite médicale ») ?
S’agissant de l’épineuse question de la « visite médicale », susceptible de menacer un bassin d’emplois conséquent en France, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly se prononcent pour l’interdiction de cette pratique, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen trouvant cela « excessif », François Hollande reste dans le flou mais appelle de ses vœux à plus « d’indépendance » et Nicolas Sarkozy à une visite plus « scientifique ».
Il convient ainsi de souligner une certaine frilosité de candidats « importants » à l’élection présidentielle à l’égard du marketing pratiqué par les laboratoires, frilosité déjà à l’œuvre à l'occasion des discussions parlementaires lors de la réforme Bertrand sur le médicament.
Contact presse : Irène Frachon irene.frachon@chu-brest.fr
François BOURDILLON,Gérard DUBOIS,Irène FRACHON,François GRẾMY,Claude GOT,Catherine HILL,Albert HIRSCH,,Chantal PERRICHONet Maurice TUBIANA.
Les réponses des candidats et la méthode utilisée pour cette enquête sont accessibles sur www.securite-sanitaire.org Un seul candidat n’a pas répondu.