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Sécurité routière, les candidats s’engagent peu en dehors d’Eva Joly
 

Plus de 17 000 personnes ont été tuées sur les routes en 1972. Depuis, ce nombre a été divisé par quatre alors que la circulation a été multipliée par trois. Malgré les progrès obtenus depuis 1973, l’accident de la route demeure la première cause évitable de mort des jeunes adultes et par accident du travail. Les derniers succès de sécurité routière datent de la législature 2002/2007. L’objectif 3 000 tués en 2012 est devenu inaccessible. C’est dans ce contexte que 9 personnalités ont interrogé les candidats à l’élection présidentielle leur demandant de se positionner sur les mesures considérées comme cruciales en sécurité routière :

Les candidats ont été timorés et imprécis sur le thème de la sécurité routière. Des groupes de pression se sont développés au cours des dernières années ; leur présence permanente dans les médias et leur aptitude à la désinformation provoquent la méfiance des candidats.

Seule Eva Joly (et Nathalie Arthaud qui est « hors concours » car elle exprime un accord global à nos propositions) est favorable à la réduction de 10 km/h des vitesses maximales hors agglomération. Nous avons acheté pour 72 milliards d’euros de combustibles fossiles l’année dernière, notre balance des paiements se déséquilibre de façon dramatique et les candidats s’affrontent sur le permis de conduire ! Il faut réduire la vitesse des voitures pour réduire le risque d’accident, la production de dioxyde de carbone et notre facture pétrolière.

Notre proposition concernant la mise en œuvre des assistances électroniques utiles (LAVIA, boîtes noires) et l’interdiction des nuisibles (toutes formes de téléphonie et usage d’avertisseurs de radars) a provoqué des réponses « moyennes », à la fois par leur manque de précision et leur déficit d’adéquation. Ce sont Eva Joly et François Hollande qui expriment le meilleur soutien aux mesures proposées. Nicolas Sarkozy s’est prononcé fin novembre 2011 pour le développement du LAVIA, mais son « je n’exclus pas un déploiement plus contraignant ensuite, éventuellement comme peine complémentaire après la récidive d’excès de vitesse. » est bien mou. Ne pas vouloir interdire la téléphonie « mains libres » parce que le contrôle est difficile est un mauvais argument, fixer une règle est une indication pour les usagers et il est possible en cas d’accident grave de vérifier l’usage du téléphone au moment de l’accident auprès des opérateurs. Prétendre que l’accord entre le ministère de l’intérieur et les fournisseurs « d’avertisseurs de zones dangereuses » a empêché les utilisateurs de ces dispositifs de signaler les radars est une contre vérité reconnue. En outre la notion de zone dangereuse est une notion périmée en accidentologie. Les « points noirs » sont maintenant en nombre réduit, et les accidents surviennent n’importe où sur les routes. Il est indispensable de faire respecter les limitations de vitesse sur l’ensemble du réseau.

Notre proposition de création d’une expertise obligatoire des infrastructures routières est bien acceptée. Elle a l’avantage de ne pas contrarier les usagers. Ce sont les pouvoirs publics qui se sont constamment opposés à cette mesure déjà recommandée dans le Livre blanc de la sécurité routière de 1990. Il n’y a que Nicolas Sarkozy qui la refuse. Son argumentaire est d’une mauvaise foi étonnante. Ecrire que « Les investissements réalisés s'appuient sur les préconisations formulées par le CERTU et le SETRA » et qu’il « n’est pas opportun de demander à nos concitoyens de financer la création de nouveaux opérateurs » est une affirmation qui est contredite par l’ensemble des documents que nous avons produit pour justifier cette mesure. Les opérateurs locaux réalisent des infrastructures non conformes aux préconisations du Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (CERTU) et du Service d’études sur les transports, les routes et leurs aménagements (SETRA). Dans le cadre de la réorganisation des centres d’études techniques de l’équipement (CETE), du CERTU et du SETRA, il est possible d’exploiter le savoir-faire disponible pour développer une expertise indépendante des acteurs départementaux et communaux. Quand un bâtiment est construit, une expertise constate le respect des normes. Quand une commune met en place un plateau surélevé sur une rue, personne ne vérifie que les bonnes pratiques définies par le CERTU sont respectées.
 
Conclusions
Comme pour l’ensemble de nos questions, ce sont paradoxalement les deux candidats qui agitent constamment les problèmes de sécurité qui s’engagent le moins à soutenir nos propositions (Marine Le Pen qui n’a pas répondu aux questions sur la sécurité routière et Nicolas Sarkozy). Eva Joly obtient le meilleur score.


contact presse : Claude Got gotclaude@wanadoo.fr

Les réponses des candidats sont consultables sur www.securite-sanitaire.org

François BOURDILLON, Gérard DUBOIS, Irène FRACHON, Claude GOT, François GREMY, Catherine HILL, Albert HIRSCH, Chantal PERRICHON, Maurice TUBIANA