un exemple caricatural : les plateaux surélevés

Pour qu'une voie soit "lisible" par les usagers, il faut que les maîtres d'oeuvre et les maîtres d'ouvrage appliquent les bonnes pratiques définies par les organismes compétents. Dans son guide "les coussins et plateaux" le CERTU (centre d'études sur les réseaux les transports l'urbanisme et les constructions publiques a défini le bon usage de ces dispositifs destinés à ralentir la vitesse de circulation.

Un paragraphe rappelle la différence entre une recommandation, une norme et une réglementation :

"La réglementation (code, décret, arrêté, instruction interministérielle) s'impose à tout maître d'ouvrage (sauf dérogation prévue dans le texte réglementaire lui même).

Une recommandation émise par un organisme public compétent (ou même par une organisation professionnelle) constitue un élément de ce que l'on appelle l'état de l'art à un moment donné. Le respect de l'état de l'art s'impose à toute personne réputée compétente professionnellement ( services techniques de l'Etat ou des collectivités territoriales, bureau d'études, maître d'oeuvre et entreprises), y compris dans le cadre de son devoir de conseil. Le cas échéant, tout praticien peut donc être amené à justifier (y compris devant les juridictions) les raisons pour lesquelles il n'a pas respecté l'état de l'art".

Les exemples suivants permettent de constater que :

Des plateaux surélevés respectant les recommandations du CERTU existent. Ils se caractérisent par la valeur de la pente du rampant qui constitue la partie joignant la chaussée à la partie horizontale du plateau et par la netteté de la jonction entre le rampant et le plateau. La phrase définissant cette caractéristique dans le guide du CERTU est la suivante : "la cassure de profil en long, en haut et en bas de la rampe, doit être franche et non arrondie, et la saillie d'attaque inférieure à 5 mm."

plateau surélevé conforme

Un plateau qui respecte les recommandations du CERTU assure son rôle de ralentisseur et les chocs observables au niveau de la jonction entre le rampant et le plateau témoignent du rappel à l'ordre des usagers qui veulent le franchir à une vitesse excessive.

lateau surélevé conforme

De très nombreux plateaux ne respectent pas ces recommandations et peuvent être franchis à une vitesse élevée.

Exemple à Crespières (Yvelines) sur la D 307. Les deux ralentisseurs successifs pourraient être franchis à 80 km/h, sans inconfort ni risque de heurter la chaussée. Il n'y a aucune cassure au début et à la fin du rampant, mais un arrondi dont la longueur est proche du mètre.

plateau non conforme aux recommandations du CERTU

La non conformité du plateau ci-dessous implanté à Cagnes sur mer est également évidente. Il n'y a pas de "cassure franche et non arrondie" aux deux extrémités du rampant.

plateau non conforme

Pourquoi observe-t-on autant de plateaux non conformes ? Deux explications dominent :

Quelles solutions ?

Créer une expertise indépendante des infrastructures et donner un statut différent aux recommandations du CERTU. Elles doivent faire partie de la réglementation. C'est ce qui a été fait pour les ralentisseurs en dos d'âne ou trapézoïdaux par le décret
n° 94-447 du 27 mai 1994 qui rend obligatoire leur conformité à la norme NFP 98-300 et fixe des restrictions
d'implantation.