En matière de sécurité routière, plusieurs
enjeux sont à considérer
1/ La vitesse
maximale limitée à 80 km/h
sur des voies qui ne séparent pas les sens de
circulation
L'année 2021 a été marquée par la possibilité de
remonter à 90 km/h les vitesses maximales sur des voies qui ne séparent
pas les sens de circulation. L'ONISR a publié le 31 mars le bilan de
l'année 2021.
« Entre 2019 et 2021 le nombre de tués sur
le réseau hors agglomération des 38 départements ayant opté pour le
relèvement à 90km/h de la vitesse maximale autorisée en 2020 et 2021 sur
tout ou partie de leur réseau n'a pas évolué (655 tués en 2019 comme en
2021). Dans le même temps la mortalité hors agglomération a baissé de -
16 % sur le reste des départements. »
–
Résultats quasi-définitifs publiés le 31 janvier 2022.
Ces quelques lignes rendent caduques deux
années de commentaires dépourvus de cohérences, qui tentaient de rendre
acceptable l'accroissement de la vitesse maximale sur une partie du
réseau départemental.
Au plan national, après une réduction à
2541 en 2020, la mortalité s’est accrue à 3221 en 2021 avec
l’accroissement du trafic.
Les résultats de janvier 2022 sont consternants avec 239 tués sur les routes. Il va falloir obtenir les localisations des accidents mortels de janvier et février sur les catégories de voies pour mettre en évidence le rôle du retour à 90 km/h sur les voies qui ne séparent pas les sens de circulation.
Texte de Claude Got La mortalité choisie avec le retour à 90 km/h
2/ La réduction
des gaz à effet de serre dans le secteur des transports
La France s'est engagée en 2015, dans le
cadre de la COP 21 à réduire la production de gaz à effet de serre.
L'engagement était d'une grande simplicité : réduction de 29% des
émissions dans le secteur des transports sur la période 2015-2028. Il
n'a pas été respecté. En 2015 la consommation était de 50,3 millions de
mètres cubes, elle était encore de 50,32 millions en 2019. Elle est
aujourd’hui à 48,16 millions de m3.
Les moyens pour réduire les gaz à effet de
serre sont connus, notamment la réduction de la vitesse et la réduction
du poids des véhicules.
3/ le développement des limiteurs de
vitesse
En l'absence de tout bon sens, des
véhicules récents ont des vitesses maximales très élevées produites par
des constructeurs qui veulent bénéficier des coûts élevés de ces
voitures. Chaque jour, des excès de vitesse se situant au-delà de
200km/h sont observés et sanctionnés.
Le respect de la vitesse maximale autorisée
associé à sa réduction est le facteur le plus efficace pour réduire le
nombre des accidents. La preuve a été apportée à plusieurs reprises :
-
en 1972 quand l'inversion de
l'accidentalité a été obtenue par la réduction de la vitesse sur les
routes hors agglomération et sur les autoroutes (18 034 en 1972 et 10
742 en 1987).
-
en 2002 quand la "réforme Chirac" a accru
le respect de la vitesse maximale et développé l'usage des radars
automatiques (8 161 en 2001 et 3 992 en 2010)
-
en 2019 quand la vitesse maximale a été
réduite de 90 à 80 sur les routes hors agglomération ne séparant pas les
sens de circulation (3 448 en 2017 et 3 050 en 2019).
Depuis 20 ans, un dispositif évitant de
dépasser la vitesse maximale autorisée a été développé en France (LAVIA
- Limiteur s'Adaptant à la VItesse Autorisée) et dans plusieurs pays
(ISA - Intelligent Speed Adaptation). L'Europe a contribué à la mise au
point de ce dispositif, mais la date de son usage obligatoire a toujours
été reculé. Cette mesure a un intérêt évident pour les usagers. Elle
automatise le freinage en cas de dépassement de la vitesse.
Nos questions
1.
Supprimerez-vous
le retour à 90 km/h des vitesses maximales sur les routes ne séparant
pas les sens de circulation ?
2.
Réduirez-vous la
production de gaz à effet de serre :
a.
en limitant encore
plus la vitesse maximale sur les autoroutes ?
b.
par une forte
taxation des voitures dépassant 1 300 kg ?
3.
Soutiendrez-vous
l’équipement obligatoire de limiteurs de vitesse pour tout véhicule neuf
?