rapport sur la prévention de 1989

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Il faut situer ce rapport dans son contexte politique et dans l'histoire de la formation d'un groupe de médecins soucieux de développer la santé publique dans un pays très en retard dans ce domaine. La période 1985/1988 avait connu un épisode important dans le domaine de la prévention de l'alcoolisme concernant la publicité pour les boissons alcooliques. Lors de la privatisation de TF1, l'autorisation de la publicité pour la bière à la télévision, accordée par le gouvernement de Laurent Fabius à Canal +, La 5 et M6, avait été étendue à TF1 par le gouvernement de Jacques Chirac. Le conflit provoqué par cette mesure avait incité Claude Got et Gérard Dubois à conduire avec le Comité Français de Lutte contre l'Alcoolisme une action publique pour faire pression sur les décideurs et obtenir la suppression de toute publicité pour l'alcool sur toutes les chaînes de télévision.


L'amendement concrétisant cet interdit a été proposé par Jacques Barrot en avril 1987 et voté au cours de la session de printemps du Parlement. Ce succès de la relation entre médecins, associations et politiques motivés par la prévention du risque sanitaire évitable avait incité les deux médecins qui avaient été à l'origine de cette démarche inhabituelle en France, passant par les médias pour obtenir une décision de santé publique, à continuer leur action lors des élections présidentielles de l'année suivante. Ils ont estimé indispensable de former un groupe plus étendu, capable notamment de tenir un discours crédible sur le tabagisme et ses conséquences. Dans ce domaine, Maurice Tubiana et Albert Hirsch apparaissaient comme de bons "promoteurs", libres dans leur parole et connaissant bien le sujet. Le cinquième membre du groupe qui s'est constitué alors, François Grémy, était indispensable pour aborder des sujets plus généraux, par son expérience de l'abord statistique et généraliste des problèmes de santé publique, il pouvait nous éviter des excès liés à des abords trop spécifiques des problèmes.


C'est ce "groupe des cinq" qui a conduit la première démarche de questionnement des candidats à l'élection présidentielle décrite par ailleurs. Il a continué à agir après l'élection de 1988 réélisant François Mitterand pour un nouveau septennat, avec une majorité parlementaire, après deux années de cohabitation suivant l'élection législative de 1986. L'un des membres du groupe (Claude Got) a rencontré en août 1988 le nouveau ministre de la santé, Claude Evin, qui voulait avoir son avis sur la politique de lutte contre le sida. Le résultat a été une lettre de mission lui demandant de faire un rapport sur ce problème qui a été remis le 1er octobre 1988. Le constat du caractère rapidement opérationnel d'une mission confiée à une personne et non à une commission "lourde" a conduit Claude Evin à charger Gérard Dubois de la rédaction d'un rapport sur les mesures à prendre pour développer une politique de santé publique orientée vers la prévention. Il a effectué ce travail avec les autres membres du groupe et l'aide d'un inspecteur général de l'inspection des affaires sociales, Farid Benzaïd.


Pour donner un aperçu de ces démarches, le site présente :