Le contexte (texte écrit en 2007)
Une élection présidentielle provoque un débat public dont il ne faut pas méconnaître l'importance. Ceux qui prétendent (y compris les politiques !) que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent expriment une forme de mépris pour le fonctionnement démocratique et ils savent en outre que c'est inexact. Certaines promesses seront reprises et utilisées comme des témoignages d'efficacité ou d'incapacité. L'intérêt d'un questionnement dans le domaine de la sécurité sanitaire prend un intérêt particulier à l'occasion de l'élection présidentielle pour plusieurs raisons :
- à la différence d'autres problèmes comme l'avenir de l'Europe ou la mondialisation de l'économie, nous conservons une capacité d'action nationale importante dans ce domaine,
- à la différence d'autres problèmes comme la sécurité sociale au sens large (sécurité de la prise en charge de la maladie et de la dépendance, obtention ou conservation d'un emploi, usage d'un logement) les initiatives qui peuvent être prises ne ramènent pas indirectement à la mondialisation car il ne s'agit pas de choix qui mettent immédiatement en question le coût de l'emploi et l'accroissement des dépenses de l'Etat.
- à la différence de problèmes de sécurité publique qui sont relativement stables dans notre pays, d'une importance modérée (moins d'un décès sur 600 est le fait d'un homicide volontaire) et peu accessibles à des mesures ponctuelles, les actions de sécurité sanitaire produisent des résultats importants et rapides (les 3000 tués en moins sur les routes chaque année ont été obtenus en 4 ans).
- à la différence d'engagements
généraux qui ne permettent pas un contrôle rapide de la sincérité et des
capacités du candidat élu, il est facile de définir des propositions dans le
champ de la sécurité sanitaire en réponse à des questions qui :
- sont précises et faciles à comprendre,
- peuvent être mises en oeuvre dans des délais courts, sans échappatoire,
- concernent directement la protection de notre vie qui est un bien dont chacun peut apprécier la valeur
- ont des coûts financiers faibles ou nuls.
Il s'agit donc d'une procédure qui peut devenir un critère efficace de la sincérité d'un candidat. C'est ce que l'on peut appeler un "bon indicateur". Celui qui ne répond pas clairement à nos questions est un hypocrite ou un sournois et c'est pour cette raison que nous ferons des commentaires des réponses avec un double point de vue, la précision et l'adéquation à notre proposition. Nous préférons celui ou celle qui nous exprime son désaccord et refuse notre proposition à celui qui donne l'impression d'adhérer à la mesure proposée tout en exprimant sa réponse sous une forme ambiguë.
Références du groupe
- La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui (article 4 de la déclaration des droits de l'homme de 1789). Un fumeur qui ne respecte pas un non fumeur, un publicitaire qui achète du cerveau humain pour le vendre à un industriel sont des agresseurs et des prédateurs.
- La loi n'a le droit de défendre que ce qui est nuisible à la société (article 5).
Objectifs Généraux
- Réduire les altérations et les destructions de l'état de santé provoquées par des groupes qui ont un intérêt commercial à promouvoir le risque.
- Réinsérer cette problématique dans le débat politique en tant que défense des libertés.
Objectifs "présidentiels" du site sécurité-sanitaire.org
- Nous limiter à la protection face à des épidémies industrielles et publicitaires, c'est à dire à des dommages pour la santé liés principalement à la capacité d'un monde industriel de produire en grande quantité et de promouvoir les ventes de produits par la répétition permanente de messages publicitaires et de communication commerciale.
- Identifier des actions pertinentes, réalisables et acceptables.
- Les décrire sous une forme pratique associant des résumés et des analyses plus approfondies orientant éventuellement vers d'autres sources.
- Soumettre des propositions de solutions aux candidats à l'élection présidentielle sous la forme de questions.
- Présenter leurs réponses avec des commentaires.
Le problème
La mise en forme
de décisions indispensables n’est pas un problème
technique simple dans le domaine de la santé, alors même que le nombre d'articles
de la presse écrite (spécialisée ou non) et le nombre de sujets présentés par
les médias audio-visuels dans ce domaine n'a jamais été aussi important. Le
problème est celui de l'analyse critique des données disponibles et de leur
interprétation, puis du passage à l'acte utile, possible et acceptable.
Construire l'interface entre la connaissance approfondie et la connaissance
utile ou simplement compréhensible fait partie du travail des experts.
Ils sont loin de tout savoir, mais ils ont une capacité de reconnaissance de
l'erreur et peuvent expliquer pourquoi un problème est mal posé ou pourquoi les
solutions proposées sont inadaptées et finalement mettre en forme des décisions
importantes sous une forme réaliste. Ce sera ensuite aux décideurs légitimes
dans une démocratie : les élus, de faire le choix de mettre en oeuvre ces
propositions ou de les refuser. Notre méthode a toujours consisté à privilégier
les facteurs de risque majeurs et indiscutables, cela nous permet à la fois
d'être cohérent avec notre souci d'efficacité et notre volonté de faire des
propositions à l'intérêt peu discutable et sur lesquelles il est facile de se
faire un opinion.