La crise sanitaire, sociale et économique provoquée par le Covid-19 a
ébranlé la France et mis en évidence un manque de préparation face à une
pandémie virale sans traitement et sans vaccin. La réponse à cette
pandémie doit beaucoup à la mobilisation des soignants. Hospitaliers et
professionnels de ville ont fait
face solidairement à un l’afflux sans précèdent de malades en état
grave. Cette mobilisation fit l’admiration des Français qui applaudirent
l’exploit.
Un système de santé érodé et sous-équipé
En 2020, la pandémie de COVID-19 a donc surpris un système de santé
érodé et sous-équipé par une succession de réformes restrictives. Le
Ségur de la santé adopté en juillet 2020 a prévu « 9 milliards d’euros
pour reconnaître les métiers et regagner des places dans les classements
internationaux », mais aussi 19 milliards d’euros pour relancer les
investissements en santé et accélérer la transformation, notamment
« numérique ». Ce rattrapage était indispensable tant l’hôpital est en
souffrance.
Pour autant, il n’y a pas eu de réformes structurelles pour améliorer le
fonctionnement de notre système de santé. Comment répondre au déficit
d’infirmières et de médecins, aux déserts médicaux ? Comment soutenir le
secteur 1 de la médecine de ville ? Comment construire un système de
santé intégré, améliorer l’accès aux soins, réduire les inégalités de
santé ? Comment organiser une nouvelle gouvernance hospitalière,
développer la santé publique et en particulier la prévention grande
oubliée de notre système de santé, soutenir la recherche ?
Une nouvelle branche de la séxurité sociale pour compenser la perte d'autonomie qui reste une coquille vide
En 1997, le Sénat crée pour les plus de 60 ans une Prestation Spécifique
Dépendance (PSD) prise en charge par les départements, le handicap des
moins de 60 ans étant pris en charge par l’Assurance Maladie. Cette
barrière d’âge, arbitraire et unique en Europe, institue une frontière
infondée entre la prise en charge médicale, financée par l’Assurance
Maladie, et l’accompagnement médicosocial financé par le département et
les familles. Une nouvelle branche de la Sécurité sociale instaurant un
droit universel à la compensation de la perte d’autonomie a été créée en
août 2020, mais reste à l’état de coquille vide.
Repenser notre système de santé
C’est pourquoi il est opportun d’organiser des Etats Généraux de la
santé dont les objectifs seraient notamment :
· la refondation d’un
système unique et universel sanitaire et médicosocial couvert en
totalité par la solidarité nationale et assurant l’ensemble des filières
du médical et du médicosocial ;
· le renforcement du
système de soins ;
· la structuration de
la santé publique en particulier de la prévention ;
Pour donner plus de force aux réformes attendues par les professionnels
de la santé et la population française il apparaît souhaitable comme le
souhaite l’Académie de médecine de créer un ministère de la santé et de
l’assurance maladie disposant de la totalité de son budget (Etat et
Assurance Maladie) en dehors des autres branches de la Sécurité Sociale.
Nos questions
1.
Organiserez-vous
des Etats Généraux de la Santé sur le système de soins et médico-social
(ville et hôpital), la santé publique et l’assurance maladie ?
2.
Pour le système de
soins, favoriserez-vous la formation et le recrutement massif de
professionnels de santé dont le pays a besoin?
3.
Pour la santé
publique, augmenterez-vous le financement de la prévention par la mise
en place de taxes sur l'alcool, les produits Nutri-scores D et E, les
jeux et les paris sur le modèle de ce qui a été fait sur le tabac
4.
Séparerez-vous le
ministère de la santé et de l’assurance maladie du ministère du reste
des affaires sociales ?